Vous vous souvenez, en avril 2024, l’ETH cotait environ 3 500 $. Un an plus tard, il peine à maintenir les 1 800 $. Soit une perte de plus de 45 %. Ce recul ne provient pas d’un seul facteur. Il résulte d’un faisceau de pressions macroéconomiques, techniques et réglementaires.
ETH sous pression macro et réglementaire
D’un côté, la politique monétaire américaine reste restrictive. Les taux directeurs élevés limitent la prise de risque. Le capital se retire des actifs spéculatifs comme les cryptomonnaies.
De l’autre, les incertitudes sur la régulation américaine plombent le moral du marché. La SEC n’a toujours pas statué sur le statut de l’ETH : est-il un commodity ou un security ? Cette ambiguïté bloque les initiatives institutionnelles. En parallèle, la régulation européenne (MiCA) se met en place, mais sans clarté sur la taxation du staking.
ETH affaibli par l’attente d’un ETF au comptant
Contrairement au Bitcoin, qui a vu l’arrivée d’ETF spot en janvier 2024, l’ETH reste à l’écart. Les espoirs d’un ETF spot Ethereum ont été reportés plusieurs fois. BlackRock, Fidelity et Ark Invest ont déposé des demandes. Mais la SEC tarde à répondre. L’absence d’ETF prive l’ETH d’un moteur d’adoption institutionnelle.
En attendant, le Bitcoin monopolise l’attention. Il attire les capitaux des gestionnaires d’actifs. L’ETH, relégué au second plan, subit une fuite de liquidités.
ETH victime de ses propres mécanismes
Le passage au Proof of Stake (The Merge) a transformé Ethereum. Il réduit l’inflation de l’ETH, voire le rend déflationniste à long terme. Pourtant, le staking massif exerce une pression baissière.
Aujourd’hui, plus de 27 % des ETH en circulation sont stakés. Cela réduit la liquidité sur les marchés secondaires. En cas de forte correction, les sorties restent limitées. Le prix devient plus volatile. Pire, les validateurs perçoivent moins de récompenses quand le réseau tourne au ralenti. Cela affaiblit l’incitation économique à long terme.
Perte de vitesse face à ses concurrents
La domination d’Ethereum s’érode. Solana, Avalanche, Sui et surtout les layer 2 comme Arbitrum, Base ou Optimism captent une partie de l’activité.
Les frais sur le réseau principal Ethereum restent élevés. Même après l’introduction d’EIP-4844 (proto-danksharding), les réductions de coûts sont jugées insuffisantes. Cela pousse les développeurs à se tourner vers des écosystèmes plus rapides et moins chers.
Dépendance des narratifs et des cycles
Le marché crypto fonctionne par narratifs. En 2021, Ethereum surfait sur la vague des NFT, DeFi et métavers. Puis en 2023, l’IA et les ordinals sur Bitcoin ont pris le relais.
En 2024, aucun catalyseur fort n’a émergé pour Ethereum. Ni l’introduction d’EigenLayer, ni les progrès d’Ethereum 2.0 n’ont capté l’attention du grand public. Sans récit dominant, l’ETH reste un actif sans direction claire.
ETH pourrait rebondir par plusieurs canaux
Le scénario d’un rebond reste plausible. Plusieurs éléments pourraient le soutenir.
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Validation d’un ETF spot ETH aux États-Unis
Cela créerait un afflux massif de capitaux institutionnels. -
Adoption des rollups à grande échelle
Si les layer 2 basés sur Ethereum deviennent incontournables, la demande pour l’ETH (nécessaire au paiement des frais sur ces solutions) grimperait mécaniquement. -
Croissance de la tokenisation d’actifs réels (RWA)
Les institutions utilisent de plus en plus Ethereum comme base d’émission pour des actifs financiers tokenisés. Cela soutiendrait l’usage et la légitimité du réseau. -
Régulation plus claire et favorable
Une reconnaissance de l’ETH comme commodity par la SEC ou des décisions fiscales avantageuses en Europe dynamiseraient l’écosystème.
ETH reste central mais contesté
Malgré la baisse, l’ETH conserve une capitalisation élevée et un rôle central dans la finance décentralisée. Cependant, cette domination est contestée. L’écosystème doit prouver sa résilience. Il doit montrer que la modularité (via les layer 2) et la gouvernance communautaire sont des forces durables.
Voir aussi: La baisse des frais de gaz d’Ethereum promet une hausse sur le moyen terme
Son avenir repose désormais sur la convergence entre infrastructure technique solide, régulation claire et adoption réelle. Sans ces piliers, la reprise restera incertaine.